TITRE II

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PREPARATION ET EXECUTION DES MISSIONS

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SECTION I

 

EQUIPAGE : AVION MONOPLACE


 

SECTION II



PREPARATION ET EXECUTION DES MISSIONS




CHAPITRE PREMIER



PARTIE COMMUNE

A TOUTES LES MISSIONS

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Règles d’utilisation des installations de bord.

I  Navigation – Les instruments de navigation sont très visibles et d’un emploi classique.


II Compas – Le compas magnétique PIONNER type 941 est d’une compensation très simple. Pas de compensation quadrantare prévue ni de correction de A.


III Tenue de l’avion sur sa trajectoire – Tenue du cap facile, l’avion étant relativement stable en direction.
Difficulté à tenir une altitude rigoureusement constante, l’avion ayant tendance à « onduler ».


IV Visibilité

a. De route :
Dans la position haute du siège la visibilité de route vers l’avant est bonne.Passage à la verticale d’un point :

b. Le passage à la verticale d’un point n’est réalisable que difficilement et très approximativement par des évolutions, le pilote ayant une mauvaise visibilité vers le bas en raison de la profondeur du plan et du maître couple élevé du moteur.


V  Surveillance du ciel – Visibilité : très bonne dans le secteur avant supérieur.

Angles morts importants :
  vers l’arrière
  vers l’avant en dessous
  à la verticale en dessous

En conséquence, dans la tenue de secteur, adopter une marche sinueuse et, au besoin, incliner de temps en temps l’appareil pour dégager la vue vers le bas.


VI Porte-cartes – L’emploi d’un porte-carte s’adaptant sur la cuisse est possible. Dans les missions de D.A.T., utiliser les cartes collées sur toile. Une boite spéciale, destinée à les recevoir est fixée à droite du siège.
Cabine entr’ouverte, les remous peuvent arracher des mains une carte et en provoquer la perte.
En raison de la vitesse propre élevée du Curtiss H 75 A.1 l’emploi de la carte au 1/1.000.000 est recommandé, le pilote disposant dans sa boite à cartes de feuilles au 1/500.000 qu’il peut utiliser en cas de besoin.

 

CHAPITRE II

 

PARTICULARITES RELATIVES A

CHAQUE MISSION

 

Définition des équipements:

Equipement du pilote – L’habillement est fonction des saisons et des missions: il est conditionné par un habitacle spacieux à conduite intérieure qui peut être ouvert ou fermé à volonté, comportant un réchauffage de cabine par air chaud. Un volet d’aération à trois positions existe à la droite du tableau de bord.

Dans toutes les missions, l’équipement du pilote comprend obligatoirement:

    -
 vêtements de vol
    -
 casque
    -
 lunettes
    -
 gants
    -
 parachute dorsal
    -
 relais d’alimentation totale
    -
 équipement radioélectrique

Pour les missions à haute altitude:

    -
 les sous-vêtements non chauffants
    -
 les chaussons fourrés
    -
 le masque inhalateur

Pour les missions à très haute altitude, ajouter:

    -
 vêtements de cuir
    -
 gants en sole sous gants de cuir
 

 

CHAPITRE III

 

PARTICULARITES RELATIVES A

L'UTILISATION DE L'EQUIPEMENT

 

I Equipement du pilote – Utilisation

Vêtements et sous vêtements de vol - Sauf pour les missions à très haute altitude ou les vêtements de cuir sont nécessaires, la combinaison de toile ignifugée et les sous-vêtements non chauffants sont suffisants: ils permettent une grande aisance des mouvements.
Le réchauffage de cabine est assez efficace pour permettre le vol à altitude basse et moyenne avec la seule combinaison de toile jusqu'à 3.000 mètres.

Casque – Le port du casque est obligatoire.
 Se munir d’un casque permettant l’adaptation d’écouteurs ajustés pour chaque utilisateur, et assurant une insonorisation efficace contre les bruits extérieurs (casque type AIRAIL, par exemple).

Lunettes – Le port de lunettes est nécessaire dans le cas ou la cabine contient des poussières (en particulier dans le vol cabine ouverte), en cas de projections d’huile, ou si le pare-brise vient à être brisé. Pour ces raisons, emporter des lunettes qui peuvent être relevées ou mises suivant la nécessité.

Gants – Le port des gants ignifugés est obligatoire.

Parachute – Le parachute à utiliser est un dorsal, la barrette d’accrochage du mousqueton se trouve à l’arrière, en haut à gauche de la cabine.

En cas d’évacuation le pilote effectue les manœuvres suivantes :
-
   ouverture de la cabine
-
   largage du relais de poitrine
-
   ouverture de la ceinture

Le parachute doit être ajusté haut et serré, comme sur tous les avions rapides.
En cas d’évacuation à grande vitesse de l’avion, pratiquer l’ouverture commandée.

Equipement radioélectrique – Equipement classique : écouteurs et laryngaphones, fiches s’adaptant sur le relais d’alimentation totale. Les fiches peuvent également s’adapter directement sur le poste R I 537.
Les laryngaphones à double pastille livrés avec le poste doivent être normalement appliqués contre le larynx par l’élastique réglable. Il risquent beaucoup moins de se déplacer que le laryngaphone à une seule pastille. Le pilote doit, néanmoins, s’assurer fréquemment de leur bonne adhérence, surtout à la limite de portée.

Relais d’alimentation totale – Il est fixé sur la poitrine par deux sangles passant, l’une autour du cou, l’autre autour de la poitrine ou il se place par-dessus la ceinture du parachute, dessous les bretelles d’attaches à l’avion, et légèrement à droite, permettant ainsi une meilleure aisance lorsque le masque inhalateur est utilisé et laissant libre l’action sur la poignée de secours du parachute.

Inhalateur (type MUNERELLE 1934) – Le masque ERICSSON 14 est utilisé, Il est d’un emploi classique. La prise oxygène du masque est reliée au relais d’alimentation totale de même que la prise de courant pour le chauffage.

Ceinture pilote – Le pilote doit être soigneusement attaché, la ceinture pouvant être serrée au maximum sans inconvénient.Les bretelles devront être maintenues lâches de façon à permettre l’utilisation correcte des leviers d’armement, du collimateur, du robinet d’essence; elles sont serrées au départ et avant l’atterrissage et pour tout exercice de voltige.

Coussin de sauvetage – Le coussin du siège du pilote est également un flotteur qui peut être employé comme bouée de sauvetage.


II Armement


1° Organe de visée
– Collimateur BAILLE-LEMAIRE GH 38 comprenant un cercle lumineux de 50 millièmes d’ouverture et des arcs de cercles permettant l’appréciation de la distance et de la correction-but, une commande d’orientation (angle de présentation du but) et de variation de longueur (correction-but) d’un vecteur lumineux (1).

Grille de secours en cas de panne du collimateur avec un cercle de 100 millièmes d’ouverture.


2° Organes de contrôle et de commande – La commande de l’armement est mécanique et électrique. Le pilote dispose sur le tableau de bord de quatre poignées d’armement, de réarmement et de sécurité à commandes mécaniques, les deux poignées supérieures correspondant aux mitrailleuses de capot, les deux inférieures manoeuvrant l’armement d’aile.

Le dispositif de détente est électrique et comprend:
Un sélecteur (coupé, fuselage, aile, fuselage et aile) et une gâchette située sur le manche. Le fonctionnement est instantané au déclenchement comme à l’arrêt du tir. Le CURTISS H 75 A.1 est équipé de compte-coups.


3° Armes – Quatre mitrailleuses « BROWING » de 7 mm 5 dont deux de capot synchronisées et deux d’ailes.

La cadence des mitrailleuses de capot augmente avec le nombre de tours moteur jusqu’à 2100 t/m environ, moment ou elle atteint un maximum (1 coup par tour d’hélice). La cadence tombe ensuite brusquement à une valeur moitié moindre pour augmenter plus lentement avec le régime (1 coup par deux tours d’hélices).


4° Réglage – On règle la visée et les armes à la butte de 50 mètres

Les cotes de réglage ont été déterminées en réglant les armes d’aile et la visée par rapport aux armes de capot montées parallèlement à l’axe de référence de l’avion.

Le réglage sera donc conduit de la façon suivante:
On mettra l’avion en ligne de vol, à la butte (la référence placée horizontalement au niveau). On réglera les armes de capot parallèles entre elles et à la référence. On procédera ensuite aux réglages des armes d’aile et de la visée de façon à réaliser à 50 mètres les éléments de l’épure de réglage.

Il conviendra de prendre les précautions usuelles (éviter de travailler sur les plans; vérifier le gonflage des pneumatiques et amortisseurs; tirer une ou plusieurs rafales préalables pour asseoir l’avion sur ses amortisseurs, etc ).

En aucun cas le réglage proprement dit ne sera fait à la lunette qui ne sera utilisée que pour dégrossir le réglage.
Les opérations ne présentent pas de difficulté. Il faut compter 1H30 à 2H30 pour un avion n’ayant jamais tiré.

(1)
 1 collimateur clair OPL 31 pourrait éventuellement être monté en supprimant la glace et en remplaçant le prisme de verre blanc par un prisme de verre teinté.
Par ailleurs certains collimateurs GH 38 ont été modifiés de façon à faire apparaître une grille dont les cercles ont la même ouverture que sur le collimateur OPL.


Le présent réglage a été réalisé pour les conditions suivantes :

    Convergence horizontale effective: 250 mètres
    Distance de tir normales: 500 mètres
    Altitude: 3000 mètres
    Vitesse tireur
: 100m/sec
    360 km
    310 km/h Badin

En annexe de la présente notice sont insérées les planches ayant servi à la détermination des cotes de réglages.

Les hausses de vitesse tireur et d’altitude sont celles qui ont été adoptées pour le collimateur GH 38 BAILLE-LEMAIRE. Au réglage à la butte, il conviendra d’inscrire sur celui-ci les éléments moyenne vitesse (Mv) et moyenne altitude et d’amener la ligne de visée ainsi définie en coïncidence avec le point correspondant de l’épure de réglage.

Quand aux tirs exécutés avec un collimateur OPL, il conviendra au cours de ceux-ci de tenir compte des hausses possibles dues aux variations de vitesse tireur ou d’altitude.


5° Mitrailleuse cinématographique – Deux supports sont prévus, l’un à la place de la mitrailleuse droite de capot, l’autre sous le plan, pour le montage d’une cinétir FACINE commandée par l’installation générale d’armement.
Réglage par parallélismes avec le collimateur par visée sur repère lointain.


6° Fonctionnement des armes en altitude  - (Rien de particulier à signaler)
Remarque – La fumée et les gaz causés par le fonctionnement des armes de capot nécessitent l’ouverture partielle de la cabine.


7° Lance bombes – L’utilisation du CURTISS H 75 A.1 en mission de bombardement fera ultérieurement l’objet d’un additif.


III Transmissions


1° Equipement radioélectrique
– Le CURTISS H 75 A.1 est équipé d’un poste Radio-Industrie 537, et du relais d’alimentation BRONZAVIA.

Poste radio Industrie 537. – Gamme de longueur d’ondes :
    -
 de 4m.50 à 7m.50 à l’émetteur
    -
 de 4m.50 à 8 m au récepteur

L’ensemble comprend :
    -
 1 émetteur
    -
 1 boite d’alternat
    -
 1 récepteur HF
    -
 1 amplificateur BF
    -
 1 boite de commande
    -
 1 convertisseur
    -
 1 répartiteur automatique
    -
 1 boite de positionnement
    -
 1 antenne sabre d’émission fixée au-dessus du fuselage
    -
 1 antenne-fil de réception allant des plans ai plan fixe verticale
    -
 des cablages


2° Réglage – Le réglage de l’émetteur s’effectue au sol et permet de repérer deux longueurs d’onde d’émission.

Le réglage du récepteur au sol permet de repérer cinq longueurs d’onde, mais il est également possible de repérer en vol une longueur d’onde non positionnée en balayant la gamme du récepteur.


3° Utilisation du poste Les liaisons peuvent se faire en "Duplex" "Alternat commandé" ou "Alternat automatique".
Le poste permet le travail en télégraphie ou en téléphonie.
L’émission en télégraphe modulée est possible en remplacant le laryngaphone par un manipulateur. Cet emploi n’a jamais été envisagé dans l’Armée de l’Air.

a.
 Mise en place du poste.
-
 Placer l’inverseur télégraphie-téléphonie sur la position correspondante à la nature de la transmission.
-
 Placer le commutateur "Duplex-Alternat automatique" sur la position correspondante au mode de fonctionnement désiré.
- Appuyer sur le poussoir " Marche" de l’interrupteur "Arrêt-Marche" pour la mise en route du convertisseur.

Le pilote dispose pour l’utilisation du poste de deux inverseurs situés sur la boîte de commande :
"Duplex – Alternat automatique";
"Réception seule – Emission-Réception".

Pour fonctionner en alternat commandé, mettre le premier inverseur sur "Duplex" et passer avec le deuxième de "Réception seule" à "Emission-Réception".

- Pour contrôler le fonctionnement général du poste en s’entendant parler dans ses propres écouteurs, placer l’interrupteur spécial sur position "Contrôle".

- Pour arrêter le poste, mettre l’interrupteur sur position "Arrêt".

b.
Mise au point.
Emetteur. – Encliqueter la grande manette de la boîte de positionnement sur la position correspondant à la longueur d’onde d’émission choisie.
Utiliser la petite manette de réduction de puissance éventuellement.

Le pilote dispose d’un bouton gradué de 0 à 10, pour le réglage du dispositif d’alternat automatique. La constante de temps croît lorsque l’on tourne le bouton dans le sens des graduations croissantes.

Une constante de temps insuffisante se traduit par un mauvais enclenchement de l’émetteur, le pilote doit crier. De plus, le poste déclenche facilement dès que le niveau de parole du pilote baisse.
Une constante de temps trop forte se traduit par : un mauvais déclenchement du poste lorsque le pilote cesse de parler. Les bruits moteur suffisent pour empêcher l’émetteur de déclencher.

Un bon réglage est celui qui permet :
Au réduit : d’enclencher l’émetteur sans parler trop fort et sans que l’émetteur déclenche au milieu d’une phrase;
En palier plein gaz : d’avoir un bon déclenchement de l’émetteur lorsque le pilote cesse de parler.

Récepteur.

Les manœuvres se font sur son élément HF.

- Libérer le guignol d’enclenchement correspondant à l’onde sur laquelle on désire recevoir ; en balayant la gamme de réception en faisant tourner le bouton démultiplicateur, le récepteur se positionne automatiquement sur le réglage.

- Pour passer ensuite sur une autre onde positionnée, dégager le guignol enclenché en le replaçant dans sa position de repos, et répéter l’opération précédente en libérant le guignol correspondant à la nouvelle onde choisie.

- Pour régler le récepteur sur une onde non positionnée, mettre tous les guignols à la position repos et rechercher cette onde à l’écoute en balayant la gamme du récepteur.

- Régler le volume de son en agissant sur le bouton "Renforcement".

c.
Utilisation en vol.

1° En "Duplex" aucune difficulté avec des fréquences d’émission et de réception différentes de plus de 1 à 1,5 mégahertz.

2° En "
Alternat commandé", couper l’émission dès que la communication est terminée. Ne jamais enclencher l’émission lorsque le correspondant parle.

3° En "
Alternat automatique", prendre soin de régler la constante de temps de façon à ne pas avoir de coupures au cours de la conversation.

Veiller à ce que le laryngophone ne se déplace pas.
A la limite de portée l’appliquer contre le larynx avec la main.

Incidents.

Aucune panne n’est réparable en vol.

Liaisons.

Les chiffres donnés ci-dessous n’ont qu’une valeur relative, ils varient suivant les conditions atmosphériques, le fonctionnement et l’usure du matériel, le trafic, l’instruction du personnel.

La station au sol employée pour les essais était une voiture SADER.

a.
Portées.

Avion-sol :
Portée maximum réalisée, 160 kilomètres à 4000 mètres d’altitude;

Portée pratique :
- de 500 à 1000 mètres, 60 kilomètres;
- au-dessus de 1000 mètres, 150 kilomètres.

Avion-avion :
CURTISS-CURTISS : portée pratique, 30 kilomètres.
CURTISS-POTEZ 63 : portée pratique, 15 kilomètres.

b.
Effets des différents régimes.

Audition bonne à tous les régimes, cabine fermée. Cabine ouverte, il est nécessaire d’être équipé d’un casque assurant une protection parfaite contre les bruits extérieurs.

c.
Effets de l’altitude.

Avion-sol :
La pureté de l’audition augmente avec l’altitude de l’avion.

Avion-avion :
Deux avions se comprennent difficilement quand ils sont situés exactement sur la même verticale.

d. Effets de nuages.

Des effets de fading et des parasites puissants ont été remarqués au cours de la traversée des couches nuageuses.

e. Effets directifs.

Avec l’antenne CURTISS, l'audition s'annule rapidement dans certains secteurs (voisins de l’arrière et travers). Une modification en cours d'étude et de réalisation doit améliorer les portées.
Au cours d'évolutions, le fuselage et le plan peuvent former écran pour la réception comme pour l’émission.

f.
Accessibilité des commandes.

Satisfaisante.


IV. Vol sans visibilité.  – L'avion est équipé d’un indicateur de virage et d'inclinaison, d'un variomètre, d'un altimètre de précision à deux aiguilles, d'un conservateur de cap et d'un compas.

Le réchauffage du carburateur annule pratiquement les risques de givrages de cet accessoire.


V. Matériel pour vol à très haute altitude.

a. Inhalateur.

Installation à bord de l’avion.
– La bouteille est accessible par le coffre à bagages. Ne pas oublier de l’ouvrir avant le décollage. Le poste MUNERELLE et la manette de débit forcé sont accessibles en desserrant les bretelles. Le rhéomètre et le voyant de contrôle sont visibles.

b.
Equipement du pilote. Traité au titre II, chapitre III.

Avoir soin de décaler le relais d’alimentation totale vers la droite sur la poitrine pour éviter que la partie inférieure du masque inhalateur ERICSSON ne se soulève lorsque le pilote déplace la tête.

c.
Utilisation en altitude.

L’ensemble est pratique et fonctionne bien, la marche des instruments de contrôle ne semble pas altérée par le froid.

d.
Inconvénients.

Pour un vol d’une heure à 7000 mètres et pour un pilote ne manœuvrant pas, la consommation moyenne d’oxygène est de 60 kilogrammes. Cette consommation peut doubler lorsque le pilote effectue des évolutions. Au cours de combats à 7000 mètres la dose d’oxygène est insuffisante et le pilote doit faire appel au débit forcé. En ce cas, et pour une bouteille de 1000 litres d’oxygène, la durée des missions à ces altitudes ne doit pas excéder 1 heure à 1 h. 30.

Dans tous les cas, surveiller la pression dans la bouteille : à partir de 30 kilogrammes, interrompre la mission à très haute altitude.

D’autre part, dans le combat, les mouvements du pilote déplacent le masque à chaque instant. Pallier cet inconvénient passager en ouvrant le débit forcé. Ne pas omettre de réajuster le masque, puis de remettre le débit normal dès que le malaise est passé.

Eviter les évolutions brutales, qui font perdre de l’altitude et produisent une fatigue excessive de l’organisme.

 

CHAPITRE IV

 

PARTICULARITES RELATIVES AUX

EXERCICES D'INSTRUCTION

 

Toutes indications utiles à ce sujet sont à extraire de l’ensemble du texte de la présente notice.

La progression d’instruction des pilotes de chasse est applicable aux vols sur CURTISS H 75 A.1. Cependant :

- la complexité de l’appareil exige des pilotes des connaissances techniques approfondies pour ménager l’avion et en tirer le rendement maximum.

- Le poids, la finesse et la vitesse de ce monoplace demandent de la douceur dans le maniement des commandes de vol et une altitude minimum de 1500 mètres pour l’entraînement en toute sécurité aux évolutions de combat.

Le parfait fonctionnement du poste de radiophonie en fait un excellent moyen de direction, d’instruction et de contrôle des jeunes pilotes en vol.

 

CHAPITRE V ET VI

 

REGLES PARTICULIERES A OBSERVER

DANS LA CONDUITE DE L'AVION ET SECURITE

 

I. Conduite de l’avion.

Pour les servitudes de poids et centrage, voir titre Ier, Section II.

A. Utilisation du train, des volets, de l’hélice à pas variable semi-automatique, volets de capot moteur, réchauffage de carburateur, correcteur de mélange.

Train. – Durée de rentrée ou sortie : 20 à 30 secondes.

a. Avion isolé.
Départ : altitude minimum de rentrée du train : 300 mètres.
Atterrissage : au cours de la descente au réduit complet, 800 mètres :
- vitesse 200 km./h.;
- vitesse maximum de sortie, 225 km./h.

b. En patrouille.
A l’imitation ou sur ordre du chef de patrouille.


Volets.

a. Avion Isolé.
- vitesse maximum de sortie : 225 km./h.
- vitesse favorable : 200 km./h.
- altitude minimum : 100 mètres.

b. En patrouille.
A l’imitation ou sur ordre du chef de patrouille.


Hélice. – A chaque cas de vol correspondent un régime et une pression à l’admission déterminés. Pour un même pression, le régime optimum varie avec l’altitude et inversement. Chaque pilote doit donc connaître parfaitement les conditions d’utilisation de son moteur et de son hélice aux différentes altitudes. Un tableau inséré en fin de notice indique les régimes et les pressions suivant les différents cas de vol.

L'hélice peut fonctionner :

a.
Avec le dispositif semi-automatique.
Le pilote met la commande de l’hélice sur "Automatique". Il affiche le nombre de tours correspondant au cas de vol choisi et agit sur la manette de gaz pour obtenir la pression voulue.

b.
Au pas fixe.
Le pilote met la commande d’hélice sur "Arrêt". En particulier, après le réglage obtenu par le dispositif automatique, quand l’avion est stabilisé, il est nécessaire de passer sur "Arrêt" de façon à ne pas fatiguer les contacts du dispositif de changement de pas. Si par la suite le régime varie, le ramener au nombre de tours cherché en plaçant pendant quelques instants la commande à la position "Automatique".

c.
Au pas variable commandé à main.
Le pilote met la commande d’hélice "Manuel". Il augmente ou diminue le pas en agissant sur le bouton "Nombre de tours diminue" et "Nombre de tours augmente".
La commande à main est utilisée en cas de panne du dispositif
  de changement de pas. Dans ce cas, on opère de la manière suivante : agir sur la manette des gaz de façon à obtenir la pression choisie à l’admission. Faire varier le nombre de tours à l’aide de la commande à main. Quand le régime cherché est obtenu, la pression à l’admission a légèrement changé. Recommencer la suite des opérations jusqu’à satisfaction.

Nota I. – Il peut arriver qu’un contact du dispositif de changement de pas reste collé. L’hélice passera alors soit au pas minimum, soit au pas maximum et le moteur s’emballera ou ralentira exagérément. Le pilote effectuera les manœuvres suivantes dans l’ordre :

- couper le contact général de l’hélice;
- mettre la commande sur position manuelle;
- remettre le contact général de l’hélice;
- agir dans le sens convenable sur le bouton "Augmente" ou "Diminue le nombre de tours".

Inversement, quand le dispositif automatique marche normalement,
un mauvais fonctionnement du moteur ne se traduit pas par une baisse de régime, mais par une baisse de la pression à l’admission.

Nota II. – Etant donné le grand débattement angulaire de l’hélice, après avoir fonctionné pendant quelques instants sur automatique gaz réduits, éviter de remettre les gaz brutalement car le régime monterait à des valeurs trop fortes, le pas de l’hélice ne revenant pas instantanément à une valeur correcte.

Nota III. – Lorsque le commutateur général de l’hélice se déclenche par suite d’une surcharge, le mettre sur coupé ("Off"), puis le replacer sur contact ("On").


Volets de capot moteur. – Ne pas les manœuvrer à une vitesse supérieure à 225 km./h., les fermer avant d’effectuer un piqué prononcé.


Réchauffage du carburateur. – La commande de réchauffage du carburateur doit rester normalement sur froid. Elle sera placée impérativement à cette position pour la mise en route, le point fixe, le roulement au sol, la montée et l’atterrissage.
Utiliser le réchauffage en cas de risque de givrage (isotherme zéro, descente prolongée au réduit).


Correction du mélange. Un dispositif automatique sera monté prochainement à la place de la commande à main. – La manette de commande est située à côté de la manette des gaz mais n’est nullement assimilable à la correction altimétrique. Elle permet d’aller du mélange très riche (extrême avant) jusqu’à la position servant d’étouffoir (extrême arrière). Sa manœuvre est d’une importance capitale pour les performances et la durée du moteur.

Pour régler cette correction, attendre que l’avion soit stabilisé dans le cas de vol choisi, l’hélice étant sur "Automatique" et la manette sur "Riche". Passer alors sur pas fixe. Tirer doucement sur la manette jusqu’au gain maximum au compte-tours. Ce gain peut atteindre 100 tours dans le cas du pallier plein gaz à 4000 mètres. Ramener vers la position riche de façon à perdre environ 1/3 du gain maximum.

Remettre alors la commande d’hélice sur position "Automatique", ramener à la manette des gaz la pression correspondant au cas de vol, puis, l’avion stabilisé, repasser sur pas fixe.

La correction sera à retoucher à chaque variation importante d’altitude. Dans tous les cas où la consommation d’essence n’aura pas une importance primordiale, régler plutôt trop riche que trop pauvre.

En dessous de 1500 mètres la correction du mélange n’est pas nécessaire, sauf aux régimes inférieurs à 2250 t./m.

B.
Avion isolé au sol.

Consignes avant le vol. – Avant de lancer le moteur ou de rouler, vérifier le dispositif de blocage du train d’atterrissage en plaçant le levier de la valve à la position basse et en faisant fonctionner la pompe à main jusqu’à ce qu’elle soit bloquée aux mouvements AV et AR. Remettre alors le levier à la position neutre.


Mise en route.

- Ouvrir l’essence.
- Réchauffage carburateur : position "Froid".
- Volets de capot : ouverts.
- Hélice : mise sur 2700 "Automatique".
- Contacts de batterie, de génératrice et d’hélice mis ("On").
- Faire faire au moteur 4 ou 5 tours à l’aide de l’hélice. Quelques coup à l’amorceur.
- Amener la pression d’essence à 200-300 grammes à l’aide de la pompe à main.
- Enrichisseur : position "Pauvre" ou "Injection".
- Tirer à fond la manette des gaz et la repousser une seule fois par temps chaud, deux fois par température inférieure à 10°.
- Placer la manette à 1/10 ouvert.
- Enrichisseur position riche.
- Lancer le démarreur à inertie.
- Contact.
- Tirer la commande du démarreur.
- Tourner avec manette des gaz à position telle que la pression d’huile n’excède pas 15 kilogrammes.
- Par temps froid si nécessaire, actionner le bouton de dilution d’huile pendant 1 à 2 minutes.
- Fermer l’amorceur.
- Tourner à 1000 t./m. jusqu’à ce que la température de 40° à l’huile soit atteinte, la pression d’huile devant être alors comprise entre 5 et 10 kilogrammes.


Vérification des volets, du dispositif automatique de l’hélice, des commandes de manœuvre, la position des différents correcteurs, flettner de direction au zéro, flettner en profondeur à "TO" (Take off. : décollage) ; sur un avion armé mettre des compteurs de coups aux chiffres correspondants au nombre de balles emportées.


Point fixe. – Pression d’admission : 660 au maximum (2000 t./m.) car l’avion est très léger de la queue.

Durée de la pointe : 15 secondes au plus.
Température des culasses : 205° au maximum.
Pression d’huile : 6,3 à 7 kilogrammes à 60°.
Température d’huile : 65° à 85° maximum.
Pression d’essence : normale, 280 grammes; maximum, 420 grammes.
Sélectionner les magnétos à 1500 t./m., pas fixe (petit pas).


Roulement au sol. – Rouler lentement, la cabine ouverte, le siège à la position haute ce qui permet une meilleure visibilité. Il est cependant nécessaire de louvoyer pour déceler un obstacle situé dans l’axe longitudinal.

Les freins, indépendants et commandés chacun par deux pédales placées sur le palonnier, s’ils sont bien réglés, sont progressifs et efficaces.

La roulette de queue orientable permet le roulement aisé par grand vent. Eviter, pour ne pas la fatiguer, les virages sur place ou trop rapides.

Ne jamais rouler volets d’intrados baissés.


C.
Conduite de l’avion en vol.

Décollage.

- Essence : sur "Nourrice".
- Hélice : 2700 t./m. automatique.
- Volets de capot moteur ouverts.
- Carburateur : air au froid, à moins qu’il ne gèle. Dans ce cas, réchauffer juste pour empêcher le givrage.
- Mettre les gaz progressivement. Ne pas dépasser 1080 de pression admission.
- L’avion prend sa ligne de vol assez rapidement et doit être maintenu au sol sans toutefois pousser exagérément sur le manche. Il a tendance à s’embarquer à gauche mais on le maintient facilement par la pression du pied droit. Quand il atteint 120 au badin, aider le décollage en manœuvrant doucement la profondeur et prendre l’angle de montée (badin 210).
- Sur grand terrain on décollera à 2550 automatique et 840 pression à l’admission, de façon à ménager le moteur.

 
A 200 mètres d’altitude, donner un coup de frein pour arrêter les roues. Puis rentrer le train : mettre le levier du train à la position haute et actionner l’interrupteur à genouillère jusqu’à ce que sur l’indicateur de position du train les roues et la roulette de queue soient escamotées. Le train est verrouillé dès que le levier de pompe à main de secours est bloqué. Quand l’opération est accomplie, ramener le levier de train à la position neutre, sinon le train risque de se déverrouiller. L’escamotage a une durée de l’ordre de 20 à 30 secondes.

En cas de panne du circuit électrique, même manœuvres, en utilisant la pompe à main à la place de l’interrupteur à genouillère.

Nota.—Longueur roulement au décollage : 185 mètres. Franchissement obstacle : 8m. : 245m.


La montée.

A . Montée à l’angle optimum.—Hélice sur « Automatique » 2700t./m. Pression à l’admission 1080 millimètres. Badin 210 entre le sol et 2.500 mètres. Ensuite décroissant jusqu’à 170km./h. à 8.000. Au fur et à mesure que l’altitude augmente on doit tirer sur la manette des gaz, de façon à conserver la pression de 1.080 millimètres. Au voisinage des 1.500 mètres, cette pression est obtenue par la manette des gaz à fond. A partir de cette altitude, la pression à l’admission diminue. Ne pas garder le régime de 2.700 t./m. pendant plus de 5 minutes. Ensuite, revenir à 2.500t./m.

b.
Montée normale.—Hélice sur « Automatique » 2.555t./m. Pression à l’admission 870 millimètres. Badin : Mêmes indications que pour la montée à 2.700 t./m.

Pendant la montée:
- Volets de capot moteur ouverts.
- La température de culasse ne doit pas dépasser 220° à 240°, la température d’huile 90°.
- Réchauffage du carburateur plein froid.
- Laisser la manette de correction du mélange à riche jusqu’à ce que la pression à l’admission soit tombée au dessous de 840millimètres et que l’on ait ramené le régime à 2550 t./m. A partir de ce moment, effectuer la correction du mélange.

Nota—Dés que l’on se trouve à l’altitude de sécurité et avant de quitter la piste, passer sur le réservoir que l’ on désire épuiser en premier lieu (dans l’ordre : fuselage, avant, arrière). Sauf en cas de nécessité, ne pas attendre l’épuisement complet d’un réservoir pour passer sur le suivant. Si le pilote se laisse surprendre, il est prévenu de l’épuisement d’un réservoir par le clignotement de la lampe rouge du tableau de bord. Il doit alors changer de réservoir et manœuvrer la pompe à main. Si l’hélice est arrêtée, ou si elle tourne au ralenti et que le moteur ne reprenne pas, piquer franchement en tirant la poignée du démarreur et en continuant à pomper à la main.


Palier. – En piqué, le CURTISS H 75 prend rapidement de la vitesse. Au centrage AR de 29.9, il présente une inversion franche des réactions du manche. La limite de vitesse à ne pas dépasser en piqué est de 550 km./h. au badin.

Pour tout piqué à vitesse élevée (supérieure à la vitesse en palier plein gaz), il est indispensable de fermer les volets de capot moteur et, par conséquent, l’entrée d’air du radiateur d’huile dont le fonctionnement est conjugué, ceci afin d’éviter leur détérioration, indépendamment des raisons de refroidissement excessif qui conduisent d’ailleurs à les fermer également pour des piqués plus ou moins accentués ou descentes planées prolongées au réduit. Dans ce dernier cas, agir sur le réchauffage du carburateur, de façon à éviter le givrage.


Piqué. - En piqué, le CURTISS H 75 prend rapidement de la vitesse. Au centrage AR de 29.9, il présente une inversion franche des réactions au manche. La limite de vitesse à ne pas dépasser en piqué est de 550 km./h. au badin.

Pour tout piqué à vitesse élevée (supérieure à la vitesse en palier plein gaz), il est indispensable de fermer les volets du capot moteur et, par conséquent, l’entrée d’air du radiateur d’huile dont le fonctionnement est conjugué, ceci afin d’éviter leur détérioration, indépendamment des raisons de refroidissement excessif qui conduisent d’ailleurs à les fermer également pour des piqués moins accentués ou descentes planées prolongées au réduit. Dans ce dernier cas, agir sur le réchauffage du carburateur, de manière à éviter le givrage.


(1) Tableau des pressions à l’admission correspondant aux différents régimes.



 

Altitudes
-
Régimes

1000 m

2000 m

3000 m

4000 m

5000 m

6000 m

7000 m

2000 T/m

500

500

500

500

500

500

-

2150 T/m

620

620

620

620

620

530

480

2250 T/m

690

690

690

690

645

570

500

2350 T/m

870

870

840

800

710

620

530

2700 T/m

1080

-

-

-

-

-

-




Prise de terrain. Atterrissage

- Mettre la commande d’arrivée d’essence sur "Nourrice".
- Manette de mélange sur "Riche" et réchauffage du carburateur sur "Froid"
- Hélice sur "Automatique" 2.400t./m.
- Ouvrir les volets de capot moteur à une vitesse inférieure à 225km./h.
- Baisser le train à une vitesse inférieure à 225km./h.

S’assurer du verrouillage en vérifiant que les voyants train et roulette sont à la position basse et en constatant que le levier de pompe à main de secours est bloqué.

Remettre ensuite le levier de train à la position neutre, sinon le train peut se déverrouiller.

- Sortir les volets à une vitesse de 200km./h.
- Annuler la réaction du manche à la vitesse de prise de terrain (v=170) en agissant sue le flettner de profondeur.
- Vitesse normale de prise de terrain 170-180 volets braqués. Ne plus effectuer d’évolutions au-dessous de 150mètres.

Descendre alors en ligne droite à 160km./h. La vitesse descentionnelle
  est très grande. Aux premiers vols les pilotes sont toujours "courts".

- Commencer l’arrondi à 5 mètres du sol.
- Asseoir franchement l’avion.
- Dés que l’avion est au sol, freiner progressivement, sinon il roulerait indéfiniment, surtout sur terrain sec.
- Quand l’avion est complètement arrêté, rentrer les volets.

Par grand vent, ne braquer les volets qu’à 30° environ. Se présenter parfaitement vent debout.

Nota – Longueur de roulement à l’atterrissage, volets hypersustentateurs sortis, freins utilisés : 200 mètres. Franchissement obstacle 8 mètres au point d’arrêt : 400 mètres.


Voltige aérienne. – La manœuvre de voltige aérienne se fait d’une manière classique correctement à condition d’utiliser le palonnier sans se laisser arrêter par la résistance assez forte que donne la commande de direction.

D’autre part, les manœuvres d’acrobatie déclenchés produisent une impression nettement désagréable pour le pilote et des vibrations du manche et de l’empennage. Pour ces raisons elles sont à prescrire au cours du travail normal. Cette restriction n’offre pas d’inconvénient pour le combat, l’avion manœuvrant très rapidement aux ailerons.

Il n’est pas question de donner ici une vitesse déterminée pour chaque évolution, celle-ci pouvant être variable suivant la place qu’occupe la figure dans la suite des mouvements, mais les vitesse-limites qui encadrent celles nécessaires à la sécurité et à la correction.

Pour la manœuvre de voltige aérienne, mettre l’hélice à automatique 2500.


Renversement.
- Vitesse minimum de départ: 250 km./h.
- Vitesse maximum de départ: non limitée.
- Vitesse de basculement: 180 km./h. a droite; 100 km./h. à gauche.


Retournement lent.
- Vitesse maximum: 250 km./h.

Perdre la vitesse en cabré sur le dos de manière à faire abattre l’avion rapidement et à le faire passer à la position verticale avec le minimum de vitesse.

Looping.
- Vitesse minimum: 300 km./h.

Partir avec le flettner donnant une légère réaction positive sur le manche (TO).

Immelman.
- Vitesse minimum: 320 km./h.
- Vitesse d’arrivée sur le dos: 140 Km./h.
- Vitesse de fin de mouvement 140-120 km./h. (l’avion reprend très vite de la vitesse).

Tonneau lent.
- Vitesse minimum: 280km./h.
- Vitesse favorable: 250 km./h.

Vrille.
- Vitesse mise en vrille : 120 km./h. (au réduit). La vrille s’arrête facilement, mais cette manœuvre qui doit être exécutée à l’altitude de sécurité par tous les pilotes ne doit pas être effectuée couramment en raison de la fatigue qu’elle cause à l’avion.

Nota.—L’alimentation d’essence est d’huile n’est pas prévue pour les vols prolongés sur le dos.

Troubles physiologiques.
- Ils sont ressentis si la manœuvre n’est pas proportionnée à la vitesse du moment et, en particulier, à vitesse réduite en combat quand le pilote fait virer son avion avec un faible rayon de giration. Eviter les spirales serrées ou virages à la verticale, maintenues pendant plusieurs minutes.


II.
Sécurité.


1° Les décollages en patrouille simple ou légère doivent etre exécutés de la façon suivante:

les pilotes ne partent pas simultanément, mais l’un après l’autre, le second attend que le premier ait décollé pour mettre les gaz, à son tour, le troisième observant la même mesure, vis à vis du second. Il sera très simple ensuite aux trois pilotes de reprendre la formation en patrouille dans les délais les plus rapides. Cette mesure est destinée à pailler aux inconvénients sérieux qui peuvent être provoqués par l’instabilité latérale aux faibles vitesses (en dessous de 160) signalée précédemment.


Cas de panne de moteur.

-a.
En campagne.

Faire la prise de terrain à 180-190km./. à l’anémomètre, le train étant sorti. Exécuter les manœuvres nécessaires à la précision, se présenter sur le dernier obstacle à 165km./h., sortir les volets sur l’obstacle, descendre à la vitesse minimum –135 à 140km./h.- jusqu’au sol. Ne jamais braquer les volets avant l’obstacle.

-b. Au départ.

Si les règles pour l’utilisation du train et des volets fixées précédemment sont respectées, le pilote a le temps de faire descendre l’atterrisseur et de braquer les volets. Se poser droit devant soi, seul un changement de direction de 30° pourrait être possible. Dans le cas d’un mauvais fonctionnement du moteur permettant encore la tenue de la ligne de vol, conserver le train rentré avant d’être convenablement présenté pour atterrir.

-c.
Atterrissage train rentré.

Si pour une raison quelconque (altitude trop basse pour permettre la sortie du train, terrain si mauvais que le capotage soit certain train sorti, train bloqué à la position « Rentré »), l’atterrissage doit être exécuté train rentré : atterrir comme pour un atterrissage normal, c’est-à-dire autant que possible vent debout, l’avion bien dans l’axe de marche (sans glisser ni déraper latéralement),
mais sans braquer les volets intrados, ce qui provoquerait des détériorations considérables. Un fort ski en duralumin fixé sous l’arête de jonction des deux demi-ailes a été étudié pour assurer le minimum de dommages au matériel.

En cas d’atterrissage de cette nature, appliquer les consignes suivantes, afin d’éliminer les risques de capotage dus à l’hélice et réduire le plus possible les détériorations:

- gagner une altitude de sécurité, de l’ordre de 4.000 mètres si le moteur et le plafond le permettent. Fermer le robinet d’essence.
- couper le contact et obtenir l’arrêt complet du moteur en mettant l’hélice au grand pas par commande manuelle et cabrant l'avion jusqu’au voisinage de la perte de vitesse.
- observer la position de l’hélice : si un pale est verticale vers le haut, la position optima est réalisée, sinon, s’ efforcer de l’obtenir dans la mesure du possible en piquant à une vitesse suffisante pour obtenir une fraction de tour d’hélice. Cette opération a pour but d’éviter autant que possible la mise hors d’usage de l’hélice et, par suite, du moteur à l’atterrissage. Il est évident que cette manœuvre ne sera pas tentée si l’altitude de départ ou les circonstances ne le permettaient pas.


Cas d’un pilote obligé de reprendre son vol, étant en position d’atterrissage, train et volets sortis.

a. Mettre plein gaz (1.080 mm.).
b. Dés que l’anémomètre indique 190, prendre de l’altitude.
c. Arrivé à 200 mètres, rentrer les volets.
d. Rentrer le train s’il y’a lieu. Ne jamais rentrer les voltes
avant d’avoir atteint une altitude de sécurité de 200 mètres ni le train avant d’avoir rentré les volets.


Atterrissage sans les volets.

- Se reporter au tableau de la page 59 ou sont indiquées les différentes manœuvres à exécuter.


Evolutions à très basse altitude.

- Sont à éviter en raison de la vitesse de rapprochement des obstacles et de la grande sensibilité des gouvernes de profondeur et latérales. Par ailleurs la maniabilité de l’avion permet toutes les évolutions
  à condition de conserver une vitesse suffisante, mais les pilotes doivent se rappeler qu’il faut 400 mètres au moins pour redresser une fausse manœuvre. Ils doivent également devoir tenir compte du fait que les ressources nécessitent un manœuvre à grand rayon de courbure.


Utilisation du matériel de sécurité.

a.
Parachute.

Sujet traité : titre II, section II, chapitre III.

b.
Protection contre l’incendie.

L’avion ne possède pas d’extincteur moteur. Seul existe à droite du siège, dans la cabine, un extincteur à main. Un extincteur doit être placé près de l’avion à la mise en route , moment ou des retours au carburateur sont à craindre. Les réservoirs d’essence ne sont pas largables et ne possèdent pas de dispositif de vide vite.

c.
Capotage à l’atterrissage.

L’avion est construit de manière à réaliser une protection efficace du pilote contre l’écrasement dans le cas de capotage à l’atterrissage : l’appui tête est spécialement renforcé à cet effet. Si l’atterrissage a lieu cabine fermée, l’évacuation du pilote est possible à travers la vitre gauche de l’habitacle dont un largage de secours est prévu par glissement vers l’avant d’une bande de duralumin comportant des boutonnières multiples et située à la partie inférieure gauche de l’habitacle coulissant. Le mouvement de cette bande est commandé par une petite poignée peinte en rouge qu’il faut d’abord basculer d’un quart de tour vers l’intérieur de la carlingue.


Campement sans abris.

- Orientation de l’appareil: vent arrière.
- Amarrage de l’avion: aux plans par les crochets prévus à cet effet; à la queue par la roulette.
- Blocage des gouvernes et des commandes de pilotage: une araignée à quatre branches est livrée avec chaque avion; elle bloque à la fois le palonnier et le manche.
- Protection contre les intempéries: la housse protège efficacement le moteur; l’habitacle pilote est étanche.
- Evacuation de l’eau d’infiltration et de condensation: des trous sont percés à cet effet aux parties basses de l’avion.

 

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