1° De jour. – Le CURTISS 75 A.1 est un avion stable autour des trois
axes au chargement de missions de chasse (I et II). Dans les misions III, IV et
V, la stabilité longitudinale est moins bonne : l’avion produit au manche
des réactions nettement inversées (+3 kg. 5 à 140 km./h. ; 1kg. À 480
km./h.) [1].
Dans les tous les cas, il présente une instabilité latérale à faible
vitesse (en dessous de 160) et un amortissement très long dans le sens
longitudinal (2)
D’un pilotage classique agréable train rentré, la conduite de
l’appareil ne présente pas de difficulté. Il nécessite pourtant une attention soutenue à l’atterrissage
rendu délicat, surtout par grand vent, du fait de la faible largeur du train,
de l’instabilité latérale au moment de la perte de vitesse et de la tendance de
l’avion à redécoller au passage des inégalités du sol. Un régime moteur élevé a
pour effet de retarder le moment du décrochage (80 au lieu de 110 km. au
réduit), mais rend celui-ci beaucoup plus brutal.
La dureté de la commande de direction incite le pilote à ne pas se
servir du palonnier, mais ceci n’a pas d’importance car l’avion se pilote très bien au manche.
L’avion est équipé de volets intrados, hélice semi-automatique, train
rentrant, conduite intérieure, volets de capots et réchauffage de
carburateur ; les règles d’utilisation de ces dispositifs doivent être
parfaitement connues du personnel car elles conditionnent la durée et le
rendement du matériel et la sécurité. Les pilotes confirmés sur CURTISS H. 75 A. 1 devront continuer à s’astreindre
à un effort d’attention pour ne pas effectuer de fausses manœuvres et ne pas
commettre d’oubli, particulièrement au départ et à l’atterrissage.
2° De nuit. – Monter le dispositif écran qui supprime les reflets du
tableau de bord dans le pare-brise. Pour obtenir la transparence totale des
parties vitrées, éteindre au décollage et à l’atterrissage les lampes
d’habitacle de gauche.
Décollage. – La signalisation se fait au moyen des feux de route
que l’on manipule au moyen de leur interrupteur.
Le
pilote prend un point de repère éloigné ; il n’est pas gêné par les lueurs
d’échappement. Le décollage est facile. Vol. – Les cadrans de la planche de bord sont parfaitement éclairés.
Toutefois les graduations de l’anémomètre sont peu lisibles.
Le pilote est gêné par les reflets des lumières du sol dans les parties
transparentes de la cabine, surtout à fable altitude et pour la visibilité vers
le haut. Entrouvrir l’habitacle pour atténuer cet inconvénient. Aucune lueur
d’échappement.
Prise de terrains. a. Sortir le train assez tôt pour ne pas être surpris par la durée de la
manœuvre. b. Ouvrir l'habitacle.
Atterrissage. a. A la rampe. - Le pilote voit bien le sol. L'hélice éclairée
sur la face postérieure par la rampe en cas d'atterrissage "long"
donne un reflet gênant. Atterrissage sans difficultés cependant. b. Avec phare de bord. - Le sol est vu nettement et de loin.
L'arrondi se fait aisément et à temps.
3° P.S.V. - Le vol sans visibilité est assez délicat surtout par temps
agité. De plus, en raison de sa finesse, l'avion est susceptible d'atteindre de
grandes vitesses au cours desquelles toutes manœuvres brusque est à proscrire. Avant de s'engager en P.S.V., il importe d'éviter les variations
importantes de régime.
Pour la tenue de stabilité longitudinale, qui est la plus difficile à
conserver, l'observation de l'altimètre est aussi nécessaire que celle du
variomètre (1).
4° Vol par mauvais temps. - Il est délicat en raison de la diminution de
la visibilité provoquée par l'éclatement des gouttelettes de pluie sur les
vitres de la conduite intérieure. Par ailleurs, en raison de la grande vitesse de l'avion, de la
sensibilité des gouvernes et de l'instabilité longitudinale, les cheminements à
basse altitude exigent une attention soutenue.
Par grosse pluie : - à l'altitude de sécurité, voler cabine fermée; - à basse altitude et à l'atterrissage, ouvrir la cabine.
5° Pilotage de l'avion en vol groupé. - Le décollage en patrouille sur
CURTISS 75 exige de l'entraînement, une grande attention et l'observation des
règles suivantes : - avant le départ, le chef de patrouille fixe le nombre de tours à
afficher au dispositif automatique de changement de pas; - au point fixe, les pilotes
s'assurent du bon fonctionnement du dispositif automatique et placent la
commande sur la position voulue; - au starter, les avions doivent venir prendre leurs positions de départ
après avoir effectué une courte ligne droite de façon à placer la roulette de
queue dans l'axe; - Le chef de patrouille met les gaz progressivement, de façon à ne pas
effectuer de changement de direction à gauche, mais il est bon qu'il utilise la
puissance normale de décollage (pression d'admission 840 mm.), pour ne pas
rouler trop longtemps (1); - Les équipiers disposent de la surpression pour suivre facilement et
doivent éviter de décoller l'avion avant que celui-ci n'ait pris une vitesse
suffisante et, d'une manière générale, avant que leur chef de patrouille ait
quitté le sol; - Les distances minima entre avions sont fixées par les consignes de
sécurité (deux envergures).
6° Position des équipiers par rapport au chef de patrouille. - Dans les
premiers vols, les pilotes sont surpris par la rapidité de rapprochement des
avions; ils s'y habituent rapidement.
a. En patrouille groupée de présentation. Retrait : cocarde de l'équipier à hauteur de l'empennage du chef
de patrouille. Écartement : deux envergures. Étagement : même hauteur.
b. En patrouille de surveillance.
Les variations de vitesse du CURTISS 75 exigent un dispositif assez
lâche, le grand excédent de puissance permettant un regroupement rapide. Retrait . 50 mètre en raison de la visibilité réduite vers
l'arrière. Écartement : 200 à 250 mètres. Étagement : 50 mètres au minimum. Dans les virages, les équipiers croisent, équipiers bas dessous,
équipiers hauts dessus. Cette formation n'a rien de rigide et peut être
modifiée suivant les conditions du moment.
Ralliement. - Lorsqu'un équipier ayant une supériorité d'altitude sur le
chef de patrouille le rallie, il doit piquer au préalable de manière à le
rejoindre en montant. Remarque. - le chef de patrouille doit fixer avant le départ ou donner
par radio à ses équipiers le régime à afficher en vol à la commande automatique
de changement de pas. Ce régime pris, l'avion étant stabilisé, les pilotes
passent sur pas fixe et continuent leur tenue en patrouille à cette position.
Ils ne doivent repasser sur automatique que dans le cas de combat, ou
changement important d'altitude, ou sur ordre du chef de patrouille.
c. Patrouilles multiples - En raison de la mauvaise visibilité
vers le bas, et par la suite de la difficulté pour les équipiers hauts de tenir
leurs places respectives dans chacune des patrouilles légères (double ou
triple) est avantageux par suite de la cohésion, de la souplesse et de la
rapidité d'évolution que confère un tel dispositif.
d. En vol groupé de déplacement. - Les équipiers à hauteur du
chef de patrouille de manière que celui-ci puisse le voir. Écartement : 150 mètres. Retrait : 10 mètres.
7° Atterrissage en patrouille. - L'atterrissage étant délicat, cette
manœuvre ne doit pas être effectué en patrouille groupée. Atterrir en échelon refusé avec léger décalage dans le temps.
8° Évolution de combat. - le CURTISS H. 75 A. 1 est un avion d'une
grande vitesse; les utilisateurs sont surpris au début par la rapidité de rapprochement du but.
Dans les piqués, il prend rapidement de la vitesse. Dans les attaques
menées par-dessus avec dégagement au dessus, faire particulièrement attention
aux effets d'inertie.
Sa bonne maniabilité, son faible rayon de giration, sa vitesse
ascensionnelles et sa vitesse horizontale élevées en font un excellent avion de
chasse d'armée (combat monoplace contre monoplace). Dans les combats contre les avions de vitesse horizontale égale ou
supérieure, rechercher la supériorité d'altitude et profiter de la maniabilité.
9° Mise en œuvre de l'avion "CURTISS H. 75 A. 1".
a. Avion isolé. b. Patrouille simple.
Pour l'établissement du tableau ci-dessous, il a été tenu compte: 1° De l'utilisation des distributeurs d'huile réglementaires; 2° De l'utilisation des camions-citernes SATAM à plusieurs bouches; 3° De la présence d'un sous-chef mécanicien par avion.
OPERATION A EFFECTUER
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Personnel Mécanicien pour 1 AVION
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Personnel nécessaire pour 3 AVIONS
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Temps nécessaire pour 1 AVION
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Temps nécessaire pour 3 AVIONS
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Vérification des plein d'huile et recomplètement
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1 sous-chef mécanicien. 1 aide.
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3 sous-chefs. 1 aide.
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10 min.
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30 min.
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Plein d’essence (avec SATAM) des réservoir AV et AR
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1 sous-chef mécanicien. 1 aide
(a)
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3 sous-chefs. 3 aides.
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6 min.
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18 min.
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Plein d’essence (avec SATAM) des trois réservoirs
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1 sous-chef mécanicien. 1 aide
(b)
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3 sous-chefs. 6 aides.
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6 min.
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18 min.
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Plein d’essence (avec chariot porte-fût) des réservoirs AV et AR
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1 sous-chef mécanicien. 1 aide.
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3 sous-chefs. 3 aides.
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45 min.
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1 h. 30.
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Plein d’essence (avec chariot porte-fût) des trois réservoirs
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1 sous-chef mécanicien. 2 aides
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3 sous-chefs. 6 aides
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45 min.
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1 h. 15.
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Mise en place des bandes sur les quatre mitrailleuses
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1 armurier. 1 aide
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1 armurier. 3 aides
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15 min.
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30 min.
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a: un seul tuyaux peut être utilisé. b:
deux tuyaux sont utilisés.
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10° Délai de mise en action d'une patrouille simple de "CURTISS H.
75 A. 1". - Les avions et les personnels étant en position d'alerte,
pilotes équipés à la salle de renseignements, personnel mécanicien prés des
avions en piste, armés et le plein faits, moteur chauds, les délai minima de
mise en action d'une patrouille simple sont les suivantes :
H = ordre de décollage; H + 55 sec. = Mise en marche des moteurs; H + 4 min. 10 sec. = cales enlevées; H + 4 min. 20 sec. = décollage direct sans tenir compte du vent (à
partir de 5 m./sec. le décollage doit se faire vent debout); H + 11 min. = patrouille à 4.000 mètres et à 20 kilomètres; H + 17 min. = patrouille à 7'000 mètres et à 45 kilomètres.
NOTA. - Si les moteurs sont froids, ajouter aux délais 6 à 12 minutes
suivant la température extérieure. Pour
aller se placer face au vent dans le cas le plus défavorable, ajouter aux
délais 3 minutes.
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